Six mois en pleine tempête

Dans un peu plus  six mois, les élections présidentielles auront rendu leur verdict. Il sera temps pour la France et pour ceux qui en prendront le gouvernail de s’engager sur des eaux un peu plus calmes. Notamment, de stopper les vagues furieuses du chômage, de quitter les abysses d’un marasme économique désespérant, de contourner les icebergs du mépris. Enfin bref de redonner un cap à un pays qui en manque cruellement.

Mais en attendant, la période qui s’annonce risque d’être tempêtueuse.
Nos gouvernants actuels se présentent comme des gens responsables qui ont pris la mesure de la crise, alors qu’en fait ils n’ont fait qu’en subir les conséquences, en essayant de colmater les brèches du navire.

Car à toute situation, il existe une cause, et refuser de s’attaquer à cette cause c’est se remettre sans cesse dans la même difficulté. Redonner du souffle à l’économie, c’est tout le contraire de recapitaliser les banques et s’aligner comme des petits garçons derrière le maître allemand qui fait les gros yeux. C’est redonner de l’oxygène au tissu économique français, aux PME, aux artisans, mais surtout aux Français eux-mêmes, aux salariés, aux travailleurs, qui sont autant de consommateurs en capacité d’influer sur les échanges et donc sur la fameuse croissance…

Tant qu’on ne sortira pas de la logique selon laquelle la rentabilité se trouve dans les échanges financiers, dans la spéculation honteuse de toutes les institutions financières (spéculation sur les monnaies mais aussi sur les matières premières) spéculation qui est l’oeuvre de ces banques mêmes que l’on veut renflouer, on ne pourra pas éviter la tempête.

Accepter de se fondre dans ce système qui entretient lui-même la crise tout en gavant les requins de la finance, en ne trouvant comme solution que de faire payer cette crise par d’autres (par le peuple évidemment en le pressurant, en remettant en cause près de soixante-dix d’acquis sociaux et de progrès), c’est non seulement une erreur politique, économique et sociale, mais ce serait presque une faute morale, une insulte à l’avenir de notre pays. Une faute qui demandera forcément réparation. La première étape de cette réparation se fera dans les urnes.

En attendant sans que notre bateau ivre va encore beaucoup tanguer sur une mer en furie. Il nous appartiendra tous de peser de tout notre poids sur la barre pour éviter la dérive, avant de jeter le capitaine à l’eau .   

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